L'oiseau rouge

L’oiseau rouge

Si l’on s’arrête devant l’oisellerie
Un oiseau rouge chante.
Je me remémore ma sœur.

Cette sœur qui habite une ville
traversées par les trains électriques et à vapeur
me manque tant, quelle nostalgie.
C’est déjà le soir, le jour s’assombrit.
Provenant du village, une calèche décrépie
s’approche en trompétant.

Si l’on s’arrête devant l’oisellerie
Un oiseau rouge chante.
Je regarde vers la ville
les fumées noires s'élever.

1919

Étoile

Sumi, Sumi, que dois-je te donner ?
Donne-moi cette étoile.
Elle est trop haute, je ne peux pas la prendre.
Alors je vais tenter moi-même.

Étoile, étoile, que dois-je te donner ?
J'ai soif, donne-moi de l'eau.
C'est trop loin, je ne peux pas y aller.
Alors je descendrai moi-même.

La mer

La mer
la mer
noire
telle un drapeau noir
noire

La mer
la mer
la mer gronde
telle un drapeau noir qui s’agite
telle un furoshiki noir qui s’agite
la mer gronde

La mer
la mer
noire
noire comme le soir
noire comme l’encre 

Nuage rouge

I
Nuage rouge, nuage rouge,
nuage rouge du ciel de l’est.
le repas de la nourrice
ces années encore jeunes,
le soir des fiançailles
tombée dans la mer
devenue un nuage rouge

II
oman oman
de ses années encore jeunes
mettant du rouge à lèvres
referme son obi rouge
karakon karakon
enfile ses geta
au village de l’est elle s’est fiancée
nuage rouge nuage rouge
le nuage rouge du ciel de l’est